Divination versus Tradition

Si, comme la plupart des gens, j’ai d’abord abordé le côté divinatoire du Tarot, c’est finalement vers ses aspects initiatiques et réflexifs que je me suis orienté.

Pour une approche divinatoire, le tarot de Marseille peut bien entendu être utilisé comme instrument d’un dialogue avec les êtres des plans supérieurs. Le tarot devient alors un support de voyance, comme une sorte de mandala. On s’éloigne ici du message original au profit d’une médiation divinatoire sans rapport avec la tradition des imagiers.

Personnellement, je trouve dommage de le réduire à ce type d’usage. Il existe en effet une multitude de tarots divinatoires et d’oracles qui sont de bien meilleurs supports pour accéder aux états modifiés de conscience.

Il me semble par conséquent important de ne pas tout mélanger et de maintenir d’un côté, le principe d’un ouvrage de tradition ésotérique et de l’autre, celui d’un support à l’expérience divinatoire. Le premier est fondé sur une grammaire et une géométrie traditionnelle transmises par les maîtres imagiers, le second sur une esthétique intuitive incarnée par les magiciens. Bâtisseurs d’un côté, thaumaturges de l’autre, le tarot est au centre d’une dialectique de l’objectivité architecturale et de la subjectivité spirituelle.